Entre concert et pièce de danse, Romances inciertos, un autre Orlando convoque trois figures de la culture espagnole, incarnées sur scène par le danseur et chorégraphe François Chaignaud. Transformation et passion sont au cœur de cette fresque intense et riche en détails.
Mêlant les temps et les genres, Romances inciertos raconte une métamorphose perpétuelle. La Doncella Guerrera, jeune fille qui se grime en homme pour partir au combat ; San Miguel, archange chanté dans toute sa sensualité par le poète Federico García Lorca ; la Tarara, gitane andalouse aux amours déçues et à l’androgynie cachée : au travers des siècles, ces figures ambiguës de la culture espagnole ont nourri les imaginaires et les arts. Monté sur échasses ou sur pointes, vêtu d’une armure symbolique ou de châles aux fines broderies, le danseur et chorégraphe François Chaignaud livre une nouvelle version, chantée et dansée, de leur histoire.
Colère, douleur, mais aussi passion religieuse ou séduction... au fil de trois actes, consacrés chacun à un personnage, les sentiments se mêlent, tout comme les styles. Les gestes du danseur s’accordent aux mélodies arrangées par Nino Laisné. La transformation sert là encore de guide : au théorbe, au bandonéon, aux percussions ou à la viole de gambe, chaque musicien s’approprie des mélodies écrites pour d’autres instruments, à la confluence de musiques espagnoles de tradition orale ou savante. Autour d’eux, des panneaux de tapisseries esquissent un paysage aux multiples influences historiques.
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