Quand il passe de l’opérette à l’opéra-comique, Jacques Offenbach ne perd rien de sa fantaisie. Son Robinson Crusoé nous invite à rire de tout et à savourer les facéties vocales et musicales mais aussi l’élégance du « petit Mozart des Champs-Élysées ».
On peut faire confiance au metteur en scène, Laurent Pelly, familier de l’univers de Jacques Offenbach, pour prendre à contre-pied, comme beaucoup d’autres avant et après lui, la légende de Robinson Crusoé. Le compositeur avait voulu se moquer de l’exotisme et du goût immodéré des Britanniques pour le colonialisme. Ses questions trouvent leur écho à notre époque : où nous sentons-nous seuls sinon au milieu des autres ? Où et qui sont les pirates et les sauvages d’aujourd’hui ? Une vraie partie de plaisir, mais non sans bouffées de tendresse et de nostalgie, portée par la plume toujours alerte d’un Offenbach prompt à se déchaîner.