Portrait

Ambra Senatore, chorégraphe

À l’origine des pièces de la chorégraphe italienne Ambra Senatore, il y a des images, des mouvements et des situations, autant d’indices qui éveillent son envie et sa curio­sité, lui indiquent la direction à suivre, à la recherche de la forme idoine. Mais de la musique, jamais. Souvent composée par le Nantais Jonathan Seilman, mais aussi piochée dans un répertoire très varié, la musique arrive tardivement dans le processus de création qui s’accom­­­­mode parfaitement du silence et qui joue volon­tiers avec les bruitages et les sons. Un sens pres­que cinématogra­­phique de la composition, où l’atmosphère compte davantage que le rythme que pourrait imposer la musique. Chez Ambra Senatore, un morceau peut être inter­rompu et remplacé par un autre tandis que la chorégraphie se poursuit « comme si de rien n’était ». C’est donc à un substantiel changement de perspective qu’invite la proposition de Jérôme Correas de créer une pièce à partir des cantates du café de Bach et Nicolas Bernier. La musique est déjà là. La chorégraphie s’y pliera-t-elle pour autant ? Rien n’est moins sûr : ce sont plutôt les thématiques qu’elle induit qui nourriront l’imaginaire d’Ambra Senatore, toujours en prise avec ce qui nous entoure et empreint d’un humour affûté. Une invitation à déplacer le regard qui pourrait toucher aux frontières entre danseurs et chanteurs, dans une nouvelle façon d’occuper l’espace.


Portrait réalisé par Vincent Théval (2022)

Angers Nantes Opéra