[PRODUCTION 2023]
S’inspirant du mouvement des Lumières, probablement de Voltaire, Mozart tente avec Zaïde un « opéra philosophique », comme il existe des « contes philosophiques ». Cependant, faute d’assurance de créer l’ouvrage, il en abandonne la composition.
Commencé en 1780, Zaïde est d’abord et avant tout un opéra de Mozart. Plus précisément, un « singspiel » – terme allemand désignant l’alternance d’airs chantés et de scènes parlées – qui préfigure les ébouriffantes turqueries de L’Enlèvement au sérail deux ans plus tard.
Mais Zaïde est aussi un ouvrage inachevé, privé notamment d’ouverture et de dénouement. Une œuvre ouverte, donc, dont se sont emparés la metteuse en scène Louise Vignaud, l’autrice Alison Cosson, le compositeur Robin Melchior et le chef Nicolas Simon. Car la musique de Mozart n’en est pas moins belle, et son inachèvement ne doit pas nous empêcher d’en jouir : alors pourquoi ne pas la refondre dans une nouvelle pièce qui en reprendrait les thèmes principaux et intégrerait des moments de musique spécialement composés pour l’occasion ?
Zaïde est, par conséquent, aujourd’hui, un opéra qui enjambe les siècles et les genres, se joue des frontières aussi bien stylistiques qu’humaines, et relit les Lumières à l’aune de notre monde contemporain qui en a bien besoin.
Zaïde conte ici l’histoire de trois enfants échoués sur une île. Zaïde, esprit curieux et épris de liberté, Allazim, serviable et humaniste, et Soliman, séduit par le pouvoir et rétif au changement, y ont été recueillis par Inzel, personnage à mi-chemin entre le Sarastro de La Flûte enchantée et le Prospero de La Tempête de William Shakespeare. Tout se passe bien, jusqu’à un nouveau naufrage, celui de Gomatz, dont l’irruption ouvre de nouveaux horizons…
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