Le clap de fin d’un fructueux jumelage a été donné en musique le 22 mai dernier à Nantes. Après trois années de cheminement commun entre Angers Nantes Opéra et l’école de la Bottière, 215 enfants et leurs enseignants ont investi l’esplanade de la maison de quartier en fin d’après-midi pour une restitution intitulée Bottière donne de la voix.
Dès 16h, une foule dense se massait dans ce lieu bien connu des habitants du quartier. Des bancs, tables de pique-nique et même quelques transats avaient été installés pour l’occasion. Le temps que les douze classes gagnent à pied leur scène de plein air, les collégiens musiciens de la fanfare Col’or se sont chargés de lancer les festivités. Guidés par leur enseignant Jean-Louis Masson, ces jeunes du collège de la Colinière de Nantes ont fait entendre tubas, trombones, percussions et trompettes jusqu’aux derniers étages des immeubles jouxtant la place.
Comme ils en ont pris l’habitude au cours des 45 ateliers donnés dans l’école entre janvier et mi-mai 2025, les enfants se sont ensuite échauffés le corps et la voix. Avant de reprendre en chœur trois premiers morceaux dirigés alternativement, soit par une maîtresse ou par une cheffe de chœur missionnée par Angers Nantes Opéra et dont ils connaissent désormais toutes les exigences.
Avant la deuxième partie de leur concert dédié aussi bien à Mozart qu’aux saisons et leurs plaisirs, les enfants ont laissé place au chœur de femmes de la Bottière. Ce collectif né l’an dernier sous l’impulsion d’une artiste lyrique d’Angers Nantes Opéra reprend du service cette année avec la création de l’oratorio Messe pour une planète fragile composé par le nantais Guillaume Hazebrouck. Vive émotion pour ce dernier de les entendre reprendre à deux voix l’introït de ce spectacle que l’on pourra découvrir en juin prochain au Théâtre Graslin.
Sous la direction d’Antonine Bon, et accompagnées comme les enfants par Hélène Peyrat au piano, les femmes ont fait entendre deux autres chants : une berceuse sioux et une version réarrangée pour elle du Pouvoir des Fleurs de Laurent Voulzy.
Un vrai moment de poésie qui a redonné de l’énergie aux enfants de la Bottière, invités à clôturer cette restitution par trois derniers chants. Evidemment L’alphabet de Mozart a fait office de bouquet final lyrique et cocasse, incitant la cheffe de chœur Nancy Hourcq à se tourner vers le public pour faire chanter parents et curieux de passage.
Ainsi tout le monde aura bel et bien… donné de la voix. Le tout sous un soleil radieux.