Deux œuvres majeures pour la scène, mais tout aussi intenses en concert. Sous la direction experte de Roberto Forés Veses, L’Amour sorcier et La Vie brève déploient leurs rythmes et leurs sonorités tout imprégnés de cante jondo et de danses andalouses.
De la Carmen de Georges Bizet au Boléro de Maurice Ravel, la péninsule Ibérique a été longtemps une mine d’or musicale pour les Français. Mais la musique authentiquement espagnole de cette époque faste est bien celle de l’Andalou Manuel de Falla. Brève et fulgurante, son unique tragédie lyrique, La Vie brève, frappe par une inspiration qui restera tout aussi puissante dans le ballet L’Amour sorcier, composé dix ans plus tard, au retour d’un long séjour à Paris. D’un camp de gitans au quartier de l’Albaicín à Grenade, les personnages appartiennent tous au peuple, et la musique emprunte généreusement à un flamenco transfiguré par les voix et l’orchestre.