Francesco Cavalli fut, au côté de son aîné Claudio Monteverdi, l’un des premiers grands génies de l’opéra. À Venise, en 1651, il met somptueusement en scène et en musique les dieux et les héros d’une mythologie aussi crue que cruelle.
Le sort de l’infortunée Calisto, suivante de la déesse Diane dont Jupiter, toujours féru de travestissements, va emprunter les traits pour la séduire, ne peut que nous émouvoir, surtout lorsque Junon puis Diane, elle-même, se retournent contre la jeune nymphe. Le compositeur Francesco Cavalli, lui aussi bouleversé par son héroïne, réserve à Calisto les plus belles pages d’un dramma per musica aux humeurs contrastées et à l’imagination mélodique inépuisable. Jetske Mijnssen, dans sa mise en scène, se plaît à démonter l’orgueil et le cynisme des divinités à la manœuvre.