Le romantisme est à son apogée dans Lucia di Lammermoor, brulante tragédie autour d’un amour rendu impossible, dans une atmosphère musicale sombre, seulement sublimée par un chant d’une pureté bouleversante.
Ce n’est pas ici une femme seule mais un couple qui se trouve broyé par une société impitoyable. La folie meurtrière qui prend possession de Lucia est sa seule issue face à la torture morale que lui inflige sa propre famille, emportant aussi avec elle l'homme qu'elle aime. Ce couple soprano-ténor reste l’un des plus beaux, des plus forts, de cet âge d’or du bel canto que représente l’œuvre de Gaetano Donizetti. Le metteur en scène Simon Delétang règle une action implacable, soutenue par la partition haletante dont s’empare le chef Jakob Lehmann, interprète aussi passionné qu’avisé du répertoire romantique.