Angers Nantes Opéra s’engage pour un opéra plus durable. À l’occasion de la création Messe pour une planète fragile, un soin tout particulier a été apporté à l’éco-conception des décors et des costumes, dans une logique de réemploi, de réduction de l’impact environnemental et de circuits courts.
Réinventer avec l’existant
Dès les premières phases de conception, Guillaume Carreau (scénographie) a exploré les ressources disponibles au sein des ateliers pour imaginer un décor à faible impact environnemental. Ainsi, les arbres issus de notre précédente production Onéguine ont été réutilisés pour enrichir l’univers visuel de Messe pour une planète fragile.
Le décor principal, un imposant escalier en miroir, a été imaginé avec Alison Bigeard (cheffe ateliers décors) à partir de praticables – des structures modulaires habituellement utilisées pour les concerts – présents dans nos stocks. Une manière ingénieuse de construire un élément scénographique imposant sans production de matière nouvelle.
Des partenariats au service de la création responsable
Pour l’habillage en miroir de cet escalier, l’équipe s’est tournée vers la Ressourcerie Culturelle de Montaigu-Vendée. Ne disposant pas de miroir en stock, cette dernière a mobilisé son réseau et nous a mis en relation avec ArtStock, qui nous a fourni des revêtements de sol effet miroir, déclassés, provenant de défilés de mode parisiens.
Tous les éléments ont ensuite été retravaillés en atelier pour s’adapter à l’esthétique de la scénographie : les arbres ont été peints en noir avec des reflets argentés, créant un effet visuel de charbon ; les miroirs, quant à eux, ont été patinés pour atténuer la réflexion des projecteurs et donner un aspect vieilli et organique.
Costumes : une fabrication raisonnée
Côté costumes, le travail s’est aussi appuyé sur les stocks existants. La soliste Nayel Hoxo a été habillée à partir de pièces conservées dans nos ateliers. Pour le chœur, Nathalie Giraud (cheffe de l’atelier costumes) et son équipe ont transformé des capes existantes en dalmatiques (manteaux liturgiques), complétés par des ceintures confectionnées à partir de lambeaux de tissu torsadés.
Pour les enfants, leurs costumes sont aussi entièrement réalisés dans nos ateliers, à partir de tissus provenant de Brongniart, une entreprise basée à Bégrolles-en-Mauges (49), spécialisée dans les fins de stock d’usine. Chaque tenue est agrémentée de cordelières fabriquées à partir de chutes textiles, portées en bandoulière.
Cet engagement en faveur d’une création plus respectueuse de l’environnement est au cœur de notre réflexion artistique : il témoigne d’une volonté d’imaginer l’opéra de demain, ancré dans son temps, et conscient de son impact.
